Arpenter les chemins du Parc naturel régional de la Montagne de Reims, c’est voyager à travers une multitude d’époques fascinantes : l’âge d’or gallo-romain, le Moyen Âge, ou encore la Grande Guerre qui a frappé la région. Tour à tour envahi, exploité, détruit puis reconstruit, le territoire regorge de pépites singulières transmises par les générations passées. Alors, êtes-vous prêts à remonter le temps pour explorer ce riche patrimoine culturel ?
Les villages de la Montagne de Reims
Discrète au premier regard, l’architecture rurale traditionnelle de la Montagne de Reims déploie pourtant de nombreuses et ravissantes nuances. Leur origine ? Le sous-sol local, qui abrite une grande variété de matériaux de construction, répartis de manière hétérogène au fil du territoire.
Les façades de chaque village, même les plus simples, s’ornent ainsi de décors travaillés (corniches, bandeaux, encadrements…) en briques ou en pierre de taille. Les toitures, principalement en tuiles de terre cuite rouge, participent elles aussi à l’harmonie générale de ces bourgs et hameaux.
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Autrement, partez flâner dans les villages groupés typiques du territoire, contraints par le relief et le vignoble. Au détour d’une ruelle ou à travers un chartil, ils invitent à la découverte de tranquilles cours et jardins, protégés derrière de hauts murs. Ici, l’architecture viticole est partout : vendangeoirs avec leurs bâtiments implantés autour d’une vaste cour, pressoirs percés de larges portes pour accueillir les raisins après la vendange, anciennes maisons ouvrières créées pour héberger les employés des maisons de Champagne, coopératives viticoles ou encore élégantes maisons de négoce.
Les églises romanes
Souvenirs du Moyen Âge, les églises romanes ponctuent tout en poésie le territoire. Beaucoup ont été agrandies ou modifiées pour partie entre le XIIIe et le XVIe siècle. Souvent très endommagées, voire totalement détruites pendant la Grande Guerre, elles ont ensuite été vaillamment reconstruites dans un style néo-roman. Leurs voûtes, colonnes et arcs originels ont ainsi repris vie, en hommage à l’art minutieux de leurs bâtisseurs.
Dans la vallée de l’Ardre, au centre des cimetières communaux ceints d’un mur de clôture, les églises romanes sont généralement courtes et trapues. Elles sont toutes surmontées de tours carrées ou rectangulaires se terminant par un toit à deux pentes, dites « clochers à bâtières ».
Les lavoirs
Construits en pierre, en bois ou en briques, lavoirs et fontaines bucoliques font aujourd’hui partie intégrante de notre patrimoine, qu’ils soient riches ou plus modestes. Autrefois lieux privilégiés des femmes, nombre d’entre eux ont en effet été conservés, comme à Avenay-Val-d’Or, Sermiers, Trépail, Sacy, Germaine, Louvois ou au hameau d’Orcourt. En période de basses eaux, vous pouvez même apercevoir dans la Marne le reste du bateau-lavoir de Tours-sur-Marne !
Le sud du Parc compte également de très jolis ponts, écluses, maisons d’éclusiers et déversoirs, qui se succèdent le long du canal latéral à la Marne. Par exemple, ne manquez pas l’étonnant pont tournant de Bisseuil, les déversoirs de Tours-sur-Marne, ou encore l’écluse et la maison d’éclusier à Dizy. Ambiance ressourçante garantie…
Les loges de vignes
Les loges de vigne sont au paysage de la Montagne de Reims ce que les bulles sont au champagne : indissociables ! Faites de briques, de bois ou de pierre, ces constructions sont situées au cœur du vignoble. Si elles servaient jadis de lieux d’abri ou de stockage, elles ont progressivement perdu cet usage au profit de la modernisation des techniques viticoles.
Pourtant, ces loges évoquent encore pour de nombreux vignerons des souvenirs d’enfance, de repas en famille, de rencontres heureuses et de délicieux partages. Elles restent aussi des cachettes de choix dont les chouettes chevêches raffolent pour aménager leur nid !
Les souvenirs de la Grande Guerre
Culminant à plus de 200 mètres d’altitude, la Montagne de Reims a joué un rôle capital lors de la Première Guerre mondiale : pendant quatre ans, elle a servi de promontoire pour observer la ligne de front qui s’étendait du fort de la Pompelle jusqu’à Suippes. Par exemple, sur les hauteurs de Verzy, les vestiges de l’observatoire du Mont Sinaï permettent de se replonger dans cette interminable guerre de positions.
La Montagne de Reims a par ailleurs été le théâtre de nombreux combats. En 1914, pendant leur invasion du nord-est de la France, les Allemands sont stoppés sur place lors de la 1re bataille de la Marne. Commence alors une guerre de position, d’usure et de tranchées, qui va marquer durablement la région. En 1918, les offensives et contre-offensives allemandes lancées pendant la 2e bataille de la Marne laissent derrière elles de multiples cimetières et nécropoles, témoignant de la violence du conflit.
Profondément meurtri, le territoire du Parc compte ainsi onze cimetières militaires. Trois des plus importantes nécropoles peuvent être visitées sur les communes de Bligny et de Marfaux. Les dépouilles de 4 417 soldats allemands, 3 440 combattants italiens et 1 129 Tommies y sont inhumées, sans distinction hiérarchique. Plus de quatre-vingts monuments aux morts ont été érigés sous forme de plaques gravées ou d’obélisques, parfois accompagnées de figures sculptées. Les églises de Saint-Imoges et de Ville-en-Selve renferment quant à elles un émouvant vitrail commémoratif.
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