Depuis la nuit des temps, l’histoire du Parc naturel régional de la Montagne de Reims s’écrit au fil de l’eau : elle est la source de sa biodiversité foisonnante ! Pourtant, le dérèglement climatique et l’activité humaine engendrent des événements extrêmes : des sécheresses de plus en plus intenses et précoces, des pénuries d’eau, ou bien au contraire des inondations. Le Parc agit donc pour éveiller les consciences autour de cette problématique vitale, et mettre en place les solutions adéquates. Alors, montez à bord, on vous emmène naviguer à travers nos cours d’eau et leurs enjeux !
Les eaux souterraines
Comme leur nom l’indique, ces masses d’eaux souterraines sont contenues dans les nappes phréatiques du territoire. Elles font de la Montagne de Reims un véritable château d’eau qui alimente tous les alentours, depuis les robinets des habitants jusqu’aux arrosages des agriculteurs. Si plus de 65 % des eaux prélevées sont destinées à l’utilisation domestique, cette consommation tend à diminuer, à l’inverse des usages agricoles, en augmentation.
Il existe plusieurs types de nappes : alluviale (associée à un cours d’eau), perchée (nappe supérieure au niveau du cours dans un bassin-versant) ou encore captive (contenant de l’eau sous pression en profondeur). Profitons-en d’ailleurs pour faire un zoom sur les cinq différentes nappes qui traversent notre territoire !
La nappe alluvionnaire de la Marne
Connue sous le nom de code FRHG004, cette nappe d’eau est associée à la Marne. Elle approvisionne de nombreuses communes de la région, dont Châlons-en-Champagne et Épernay. Si son niveau est plutôt bon, son état chimique est quant à lui malheureusement médiocre. En cause : la présence d’intrants…
L’Éocène du bassin versant de l’Ourcq et le Lutétien-Yprésien du Soissonnais-Laonnois
L’Éocène du bassin versant de l’Ourcq (code FRHG105) englobe une nappe d’eau perchée, située sur les parties supérieures de la Montagne Reims. De son côté, la nappe du Lutétien-Yprésien du Soissonnais-Laonnois (code FRHG106) est localisée plus en profondeur. Toutes les deux sont très peu exploitées, car moins volumineuses, même si leur niveau est bon. Les intrants qu’elles contiennent impactent de façon médiocre leur état chimique.
La Craie de Champagne Nord et la Craie de Champagne Sud et Centre
D’une épaisseur de plus de 400 mètres, ces nappes d’eau couvrent la quasi-entièreté du département de la Marne, nichées en moyenne à 8 mètres de profondeur dans la plaine. Bien que possédant un volume colossal, leur quantité d’eau reste préoccupante, en particulier pour la Craie Champagne Sud et Centre (code FRHG208).
Préserver ces eaux souterraines
Le bon état de ces masses d’eau passe avant tout par une gestion raisonnée de leurs prélèvements, mais aussi par une facilitation de transfert de l’eau de surface à la nappe. Pour cela, la désimperméabilisation des sols et la restauration des zones humides doivent être une priorité ! Ainsi, chaque goutte d’eau doit être assimilée par nos sols, et non dirigée vers les cours d’eau (hors risques liés au glissement de terrain), via des réseaux d’eaux pluviales et de drainage. Ces solutions permettent de recharger les nappes et de limiter le danger d’inondation.
Les eaux superficielles
Après notre exploration des sous-sols, on remonte ici à la surface ! Le territoire du Parc est inclus dans deux bassins versants : celui de la Marne au sud, et celui de la Vesle au nord. Regardons immédiatement cela de plus près !
Le bassin versant de la Vesle
La Montagne de Reims alimente la Vesle par six de ses affluents : l’Ardre, la Brandeuille, le Noron, le Puisieulx, le Rouillat et les Iselles. L’état écologique de ces cours d’eau est globalement moyen : par moment, beaucoup d’entre eux ont été busés (c’est-à-dire équipés de canalisations) ou rectifiés (autrement dit, certains de leurs méandres ont été supprimés). Leur état chimique, lui, est plutôt mauvais, en raison des intrants qui s’y trouvent. Leur restauration est donc essentielle !
Le bassin versant de la Marne
Le constat reste similaire pour ce bassin versant, alimenté en Montagne de Reims par quatre affluents : la Germaine, la Livre, le Belval et le Trépail. Seule la Marne présente un bon état écologique grâce à ses méandres et quelques forêts alluviales. Ses berges sont d’ailleurs le refuge d’oiseaux remarquables, tels que l’Hirondelle des rivages !
Assurer une bonne gestion de ces eaux
La gestion de ces cours d’eau est assurée par trois syndicats de rivière, qui possèdent une partie de la compétence GEMAPI (Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations) : le SIABAVES pour la Vesle, le Syndicat Mixte de la Marne Moyenne et le Syndicat Mixte Marne et Surmelin pour la Marne.
Grâce à sa fine connaissance de son territoire, le Parc apporte son appui à ces structures. Son objectif ? Préserver et réhabiliter les zones humides, mais aussi veiller à la bonne gestion des cours d’eau et à leur restauration.