Ne vous fiez pas à leurs couleurs : les trames verte, bleue et noire n’ont rien à voir avec les pistes de ski du même nom ! Ces différentes trames permettent d’avoir une vision globale des espaces où la biodiversité se concentre, vit et se déplace. Une fois qu’on connait ces réseaux écologiques, on peut alors préserver et restaurer les espèces qu’ils abritent, le fonctionnement de leurs écosystèmes et les services qu’ils rendent à l’homme (pollinisation, épuration de l’eau, lutte contre l’érosion…). Prêts à les explorer ? C’est parti !

Et si on commençait par quelques définitions utiles ?

La trame verte et bleue

Elle désigne un réseau écologique où l’ensemble des liaisons entre les milieux naturels d’un territoire (forêts, prairies, étangs…) favorise le cycle de vie et les trajets des animaux et des plantes. Un exemple concret ? En reliant deux espaces boisés, une haie protège un mammifère de ses prédateurs lorsqu’il se déplace, tout en lui fournissant de la nourriture. Sur le territoire du Parc, la trame verte et bleue est déclinée en sous-trames plus spécifiques :

  • Celle des milieux boisés et celle des milieux ouverts pour la trame verte 
  • Celles des milieux aquatiques et celle des milieux humides pour la trame bleue.

La trame noire

Elle représente les milieux favorables à la vie nocturne, c’est-à-dire des espaces épargnés par la pollution lumineuse . Pour que cette trame soit effective et efficace, elle doit être réfléchie à l’échelle d’un territoire cohérent. C’est pourquoi elle constitue un enjeu majeur à la fois pour l’aménagement du territoire, la préservation de la biodiversité et l’économie d’énergie.

Les réservoirs et corridors écologiques

Ce réseau de trames verte, bleue et noire permet donc de visualiser les continuités écologiques, en combinant les réservoirs de biodiversité et les corridors écologiques qui relient ces derniers.

Qu’est-ce qu’un réservoir de biodiversité ? C’est un espace où la biodiversité est la plus riche (ou du moins la mieux représentée). Celle-ci peut être rare ou commune, menacée ou non. Dans ce réservoir, les espèces ont la possibilité d’effectuer une grande partie ou la totalité de leur cycle de vie (se nourrir, se reproduire, se reposer). Les habitats naturels, eux, sont suffisamment grands pour garantir leur fonctionnement : ils contiennent des noyaux de population depuis lesquels leurs individus peuvent se disperser, ou bien ils ont la capacité d’accueillir de nouvelles populations.

De leur côté, les corridors de biodiversité assurent les liaisons d’un réservoir de biodiversité à un autre : de cette manière, les espèces peuvent se déplacer ou accomplir au moins une partie de leur cycle de vie. Des corridors écologiques fonctionnels sont essentiels à l’adaptation des espèces au changement climatique : elles pourront ainsi se disperser et trouver de nouveaux habitats plus propices où s’installer !

Les trames sur le territoire du Parc

Depuis 2013, le Parc travaille sur ces différentes trames. Il a ainsi finalisé un diagnostic écologique de la Montagne de Reims en 2015, permettant d’identifier l’ensemble de la trame verte et bleue du territoire . Suite à ce bilan, il a pu porter deux premiers plans d’action : l’un de 2016 à 2020, le deuxième de 2020 à 2022.

Son troisième, le plan d’action Trame verte et bleue 2023-2025, est en cours ! De nombreux axes de travail sont développés pour préserver et restaurer les différents réservoirs et corridors écologiques des trames verte, bleue et noire. L’objectif ? Les prendre en compte dans l’utilisation et l’aménagement du territoire de la Montagne de Reims. Avec ses partenaires, le Parc s’engage ainsi à lutter contre la perte de biodiversité !

La trame verte

Le Parc veille à maintenir et restaurer la trame verte. Par exemple, le Parc œuvre à la préservation des habitats et des espèces forestières dépendant du bois mort ou sénescent, via le développement de la trame de « vieux bois ». En effet, les forêts sont des espaces multifonctionnels : si elles permettent la production locale de bois et l’accueil du public, elles sont surtout des réservoirs de biodiversité essentiels. Celle-ci est étroitement liée à la présence de bois mort au sol et sur pied, et de dendromicrohabitats (trous, excroissances…) qui se forment sur ces arbres vieillissants.

Toujours au cœur de la trame verte, les lisières forestières et les haies sont notamment prises en compte dans les projets d’aménagement et les travaux de gestion ou de coupe. Pourquoi ? Car elles constituent des corridors écologiques essentiels aux déplacements de la petite à la grande faune sauvage : amphibiens, mammifères, reptiles, oiseaux ou même grands ongulés. Chaque année, le Parc lance des appels à projets de plantations de haies champêtres pour les soutenir. Il accompagne également les propriétaires fonciers dans la restauration et la préservation des lisières forestières. Par ailleurs, il fournit des conseils précieux au grand public : si vous n’avez pas encore téléchargé notre guide de création et d’entretien des haies , ou celui pour les lisières , c’est le moment !

Autre maillon de la trame verte : les milieux ouverts (prairies, pelouses sèches…), qui forment des sous-trames essentielles au maintien des espèces végétales herbacées. Sans intervention, ces habitats rares et remarquables ont naturellement tendance à se refermer. Pour les préserver, des chantiers d’entretien sont réalisés chaque année en Montagne de Reims, que ce soit par des associations ou lors d’animations grand public. Envie par exemple d’en savoir plus sur les éboulis calcaires et les pelouses sèches ? Téléchargez notre plaquette  !

La trame bleue

Pour préserver et renforcer la trame bleue, le Parc s’efforce de protéger les milieux humides, les cours d’eau et les espèces animales et végétales qui y sont associées. Dans cette démarche, les mares ont été recensées et cartographiées, formant la trame « mare ». Afin que les espèces qui en dépendent puissent se déplacer d’une mare à l’autre, des travaux de création, de restauration et d’entretien sont menés sur le territoire.

Les Espèces Exotiques Envahissantes, un enjeu dans toutes les trames !

Grand public, communes, porteurs de projet… Le Parc sensibilise tous les acteurs à la présence d’Espèces Exotiques Envahissantes (EEE) et à leurs conséquences néfastes. Qu’elles soient animales ou végétales, les EEE pèsent lourdement sur les habitats naturels déjà fragilisés par leur artificialisation. Certaines espèces ont également des implications sanitaires, comme la Berce du Caucase qui peut provoquer d’importantes brûlures après un simple contact avec la peau. Quelques espèces sont déjà bien implantées sur notre territoire : le Raton laveur, les Renouées asiatiques ou le Sainfoin d’Espagne.

Avant d’agir face à ces espèces, prenez le temps de vous renseigner. Certains gestes pourraient être dangereux pour vous ou aggraver le caractère invasif de la plante en question ! N’hésitez pas à contacter Alexandra Pinelle, notre chargée d’étude Trame verte et bleue.


L’ingénierie et les actions dans le cadre du Programme d’actions Trame Verte et Bleue 2023-2025 sont cofinancées par l’Union européenne via le programme FEDER (246 199, 31€), l’Etat (105 000,00€), la Région Grand Est (21 630, 44€) et le Département de la Marne (21 630, 44€)

Coût total du projet : 410 332,18€

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